Notre attention se tourne aujourd’hui vers ce vers quoi les anciens musulmans du Moyen-Orient confectionnaient leurs Qamis (Kamis) (https://www.maktaba-prime.com/qamis/). Nous apprenons ici par exemple, que la mousseline était une matière qui entrait dans leur confection. Ce noble tissu, qui a malheureusement aujourd’hui quasiment disparu en raison de la colonisation britannique de l’Inde et de l’industrialisation des textiles, possédait des vertus et des qualités qui étaient pourtant considérables.
Rétro sur une ère du textile
La mousseline provient à l’origine du Golfe du Bengale, à Dakka qui est situé aujourd’hui dans le Bangladesh. Elle était extraite à partir d’une variété spéciale de coton nommée Phutis Carpas qui poussait à l’état naturel sur les rives du fleuve Meghna. Le développement de sa culture se fit aussi afin d’en intensifier sa récolte. On produisait dans le temps à partir de cet élément naturel, une toile de coton d’aspect très blanc. Ce tissu était élaboré au cours d’un processus long de fabrication consistant en pas moins de 16 étapes. On parvenait à sa réalisation par le moyen de fils de coton cardés. Les pans de ce tissu une fois terminé, se profilaient dans un ensemble peu serré, fin et extrêmement léger. Il était parfait pour fabriquer des vêtements où l’on cherche à se sentir à l’aise et décontracté à l’intérieur. La mousseline connut son moment de gloire en Europe au cours du 18 ème siècle après y avoir été introduite au 17ème siècle. Elle était également utilisée pour produire des motifs de broderie et des voilages.
Un tissu apprécié des musulmans d’antan
L’Irak était autrefois parfaitement un pays parfaitement bien situé sur la route du commerce de la mousseline. En effet, celle-ci transitait de l’Inde par l’Irak pour partir ensuite vers l’Europe. Le mot lui-même de ‘mousseline’ viendrait étymologiquement selon certaines sources, du nom de la ville de Mossoul. Ces marchands étaient appelés les Musolini, terme qui fut repris par la suite en Italie pour désigner le célèbre dictateur. Ibn Battuta fut en contact au cours de ses nombreux voyages, avec les vêtements confectionnés à base de mousseline et ceci le frappa d’admiration. Un autre explorateur de renom, Marco Polo, voyagea dans ces contrées et vit les musulmans porter leurs Qamis (Kamis) en mousseline et il mentionna cela dans ses écrits. Les Mongols quant à eux, ont érigé cette matière textile au rang d’habit de luxe et de véritable parure à partir du 16ème siècle dans une période de leur histoire. La mousseline actuelle n’a rien à voir avec cette mousseline de jadis puisque sa fabrication authentique est aujourd’hui très marginalisée. L’essor de l’industrialisation, qui produit des tonnes de tissu à un prix bon marché, s’est accaparé le marché de la vente des textiles dans ce coin du monde. Seuls une trentaine de tisserands continuent de fabriquer la mousseline comme elle était fabriquée par leurs prédécesseurs, de façon artisanale à la main. Leur effort dans ce sens pour que subsiste cette tradition se déploie dans la ville de Ruhitpur près de Dacca, mais malgré cela, leurs ateliers se meurent…
